jeudi 6 mai 2010

Une avancée dans la recherche de l'épave du vol Rio-Paris AF 447


LES BOÎTES NOIRES DU VOL RIO-PARIS AURAIENT ÉTÉ LOCALISÉES

Le ministère français de la Défense pense avoir déterminé une zone de quelques kilomètres carrés où se trouvent les "boîtes noires", enregistreurs de données du vol Air France 447 Rio-Paris qui s'est abîmé dans l'Atlantique le 1er juin 2009.

L'origine de cette catastrophe qui a fait 228 morts reste mystérieuse. Une expédition avec deux navires spécialisés équipés de plusieurs sous-marins, financée par Air France et EADS, est déjà en cours et vient d'être prolongée sur une nouvelle zone mardi.

La découverte du ministère a été faite après analyse informatique, avec un nouveau logiciel, d'enregistrements sonores recueillis lors d'une première phase de recherches à l'été 2009 par le sous-marin nucléaire Emeraude, a déclaré sur France info le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.

Cette étude a permis, pense la Défense, d'isoler le son des balises couplées aux boîtes noires de l'appareil. Les boîtes noires enregistrent les conversations du cockpit et toutes les données techniques du vol.

"On aurait repéré la zone de situation des boîtes noires de cet avion. Il faut rester extrêmement prudent (...), d'abord parce que c'est une zone de localisation. Il faut ensuite voir s'il y a possibilité de récupérer ces boîtes noires, à quelle profondeur elles sont", a dit Luc Chatel.

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, se montre aussi très circonspect, expliquant dans un communiqué avoir été informé "qu'aurait été identifié un écho pouvant provenir des enregistreurs de vol du Rio-Paris AF 447".

Le Bureau enquêtes analyses (BEA), organisme administratif qui conduit les investigations, s'est montré également prudent.

"Le BEA a été informé hier par le ministre des Transports que les balises ont été localisées par le ministère de la Défense à partir des images de la première phase de recherches, et qu'un périmètre de recherche a été défini", a dit une porte-parole.

"Nous allons maintenant vérifier et valider cette information", a-t-elle ajouté.

L'HYPOTHÈSE DES SONDES PITOT

Le sous-marin Emeraude avait utilisé son sonar pour tenter de percevoir le bruit émis sous l'eau par les balises couplées aux boîtes noires de l'appareil. Des signaux avaient été brièvement captés avant de cesser.

Une coopération avec le groupe de défense Thales et l'utilisation de nouveaux équipements informatiques a permis, par analyse des sons, de définir une zone où devrait se trouver l'épave, a dit Luc Chatel.

Devraient être envoyés sur cette zone les bâtiments qui recherchent actuellement l'épave, un navire américain, le "Anne Candies", et un Norvégien, le "Seabed Worker", dirigés notamment par un "chasseur d'épaves", Paul-Henri Nargeolet, ancien officier de marine français.

Ils ont déjà exploré, sans succès, avec trois drones sous-marins, deux robots et un sonar remorqué une zone de 2.000 km2 très accidentée, située à une profondeur de 1.800 à 3.800 mètres, où l'Airbus A330 aurait sombré.

Le BEA venait d'annoncer la prolongation de l'exploration en périphérie de ce secteur.

Les deux premières campagnes de recherche avaient duré du 10 juin au 10 juillet, puis entre le 27 juillet et le 17 août. Le tout a déjà coûté 22 millions d'euros.

Seuls des débris, dont l'empennage de l'avion, ont été repêchés, ainsi qu'une cinquantaine de corps. Les débris ont été stockés dans un centre de recherche à Toulouse.

Le doute plane depuis le drame sur l'aéronautique européenne et EADS, maison mère d'Airbus, alors que l'A380 commence sa carrière.

L'hypothèse d'une défaillance des sondes "Pitot" de mesure de vitesse a été émise en raison d'incidents précédents. Le BEA l'a envisagée et a émis une suite de recommandations.

Ces sondes fabriquées par Thales, qui pouvaient geler à haute altitude, ont été changées pour d'autres produits sur toute la flotte Air France après l'accident, à la demande des syndicats de pilotes.

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