Ses traits émaciés en étaient le symptôme le plus visible : le comédien Bruno Cremer luttait contre un cancer. Depuis plusieurs années, il faisait peine à voir, marchant d'un pas fatigué dans son quartier du 7ème arrondissement de Paris, pour se diriger vers le garage de la rue du Bac où il garait sa vieille Saab décapotable. Mais si Bruno Cremer a perdu le combat contre la maladie, à l'âge de 80 ans, hier samedi, il aura jusqu'au bout imposé sa silhouette, haute et imposante à l'image d'un talent qui aura traversé les époques.
Bruno Cremer, c'est d'abord un homme de théâtre, qui éclot vraiment au cinéma, dans un film décapant sur la guerre d'Indochine : "La 317e section" de Pierre Schoendoerffer. C'est en 1964, et à partir de là, sa carrière ne connaîtra pas de répit. Bruno Cremer tournera avec les plus grands : Visconti, Friedkin, Delon, Belmondo. 110 films au total qu'il aura parsemé de son charme ambigu et parfois inquiétant, accentué par un profil d'aigle et des yeux clairs et pénétrants.
La fin de sa carrière est marquée par le rôle à la télévision du commissaire Maigret, monument déjà maîtrisé par Jean Gabin ou Harry Baur. Il tente d'en tracer un portrait moins "vieux schnock", en lui apportant une touche d'humour toujours délicate.
Bruno Crémer avait trois enfants.
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